Une histoire, des traditions (6) Aux racines de la Confrérie du sapin Bouffée d’air frais sur notre série d’été « Une histoire, des traditions » qui retrace cette semaine l’histoire de la Confrérie du sapin, enracinée à Sélestat depuis 2006.
Sans doute inspirés par le conifère, qui conserve ses aiguilles jusqu’au plus froid de l’hiver, les membres de la Confrérie du sapin de Sélestat ne tombent jamais la cape, même en période de canicule… Malgré les chaleurs du mois d’août, ils ont déjà l’esprit tourné vers la saison hivernale, qui les occupe toute l’année. Créée en 2006, cette association sélestadienne vise à perpétuer les traditions qui entourent le sapin, notamment durant les fêtes de Noël.
Tout commence en 2004 avec le professeur Sappinus
Car la tradition du sapin de Noël prend, comme la confrérie, ses racines à Sélestat. La première mention de cette tradition retrouvée dans les archives de la Ville remonte au 21 décembre 1521. Là est évoquée la nécessité de payer quatre schillings aux gardes forestiers pour surveiller les sapins de la forêt qui entoure le Haut-Koenigsbourg.
Depuis, le folklore autour du sapin de Noël n’a fait que s’étoffer. Aujourd’hui, la mission que s’est fixée la Confrérie du sapin, c’est de continuer à enrichir ces traditions et de les partager avec le public.
Tout commence en 2004 avec la sortie des bois du professeur Sappinus, à l’occasion d’une série de leçons de « sapinologie » dispensées tout au long du mois de décembre dans l’ancienne halle aux blés de Sélestat. Cette salle de classe provisoire accueille alors plus de 5 000 visiteurs sur l’ensemble du mois. Un succès qui décide le professeur Sappinus à quitter son ermitage à l’occasion des festivités de Noël, afin de partager sa science avec le public.
C’est ainsi qu’est fondée en 2006 la Confrérie du sapin, autour de ce personnage loufoque imaginé par Philippe Rauel, grand maître de la confrérie.
Depuis, ce « fervent défenseur des traditions », selon ses propres termes, n’a cessé de mettre à l’honneur, au travers de cette confrérie, l’artisanat régional autour du sapin. Dégustations de produits dérivés de bourgeons de sapin – de la liqueur aux bonbons, en passant par la confiture –, visites d’établissements partenaires, comme le Musée du bois de Labaroche qui recevra les membres de la confrérie à l’automne, ou les créations originales développées avec des artisans locaux, à l’image de la bière « Sapinus », qui doit son nom au professeur… Les membres de la confrérie ne ménagent pas leurs efforts pour animer la saison de Noël.
Qui veut rejoindre la confrérie ?
Mais pour la Confrérie du sapin, cette saison ne se termine pas avec la crémation des sapins qui a traditionnellement lieu dans la première quinzaine de janvier.
Les sapins, Philippe Rauel y pense toute l’année. À la question de savoir si les préparatifs de Noël ont déjà débuté pour les membres de la confrérie, il rigole et répond : « Bien évidemment, les préparatifs, ça démarre en janvier ! » Les prochaines réunions de l’association seront même consacrées à des séances de réflexion concernant la célébration du 500e anniversaire de la première mention de la tradition du sapin de Noël, qui aura lieu en 2021.
Toujours en train d’imaginer de nouvelles façons de faire exister la magie du sapin de Noël, Philippe Rauel n’envisage pas sa confrérie comme un groupe fermé, réuni autour de traditions figées. Elle ne se veut pas sectaire, et les traditions sont toujours amenées à évoluer. Après la mise en place d’un concours de sapins créatifs en 2009, les membres de la confrérie – qui sont à l’heure actuelle une quarantaine – sont désormais occupés par la création d’un blog et d’une page Facebook pour documenter et diffuser leurs activités.
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