Sélestat - Les sapins arrivent sur la ville La ville et ses sapins Aux alentours de Sélestat, la Ville possède deux sites de production de sapins. L’un, parce qu’il regorge de Nordmann, est tenu au secret. Visite exclusive dans ce site à l’écart des regards.
Le lieu est tenu secret. Il a fallu jurer pour y être invité, le temps d’une visite, en promettant de n’en révéler l’emplacement à aucun prix. « Et surtout faites attention aux photos que vous en faites ! » Sur ce terrain aux environs de Sélestat se niche quelque 800 sapins, tous propriétés de la Ville. Et que du beau, que du Nordmann.
Les plus anciens plants ne sont pas très vieux, cela ne fait pas si longtemps qu’on les a installés là. « En 2000, il n’y avait rien », rappelle Philippe Rauel, responsable du service festivités. Leur venue ne fut d’ailleurs pas une évidence.
Pour que cette idée pousse, « il a fallu convaincre du monde, d’abord germer la graine, préparer le terrain », sourit le Monsieur. Aujourd’hui c’est une réussite. Chacun de ces sapins est mis dans ce sol riche quand ils sont tout petits, ne coûtant encore qu’un euro.
« Le jour où le site est connu, ce sera la razzia ! »
Avec les années, sur cette terre qui leur plaît bien, avec un ensoleillement parfait, ils prennent des forces, de la taille et donc de la valeur. « Grands, ils valent entre cinquante et cent euros pièce. » L’intérêt de compter sa propre plantation est donc évident.
Tant pis si, pour cela, il faut en garder l’endroit à l’abri des regards et surtout des convoitises. « Le jour où le site est connu, ce sera la razzia ! » Il y aurait des gens malintentionnés prêts à tout pour voler ces arbres... Pour le bonheur de les avoir, il a été choisi de les garder cachés.
Chaque année, la Ville vient en prélever quelques-uns, en gros une centaine. Ils ne seront pas mis dehors, encore une fois par crainte des vols, mais resteront à l’abri à Sainte-Barbe ou tout autre espace clos et sûr.
« Ma fierté est d’avoir réussi à faire accepter cet emplacement. J’ai dû batailler, mais il est là. » On y trouve toutes les tailles de Nordmann. « C’est une attitude écoresponsable que d’avoir sa propre plantation. C’est cohérent », estime celui qui se fait aussi appeler Professeur Sappinus quand le temps de Noël approche.
« Plutôt que de les commander au loin, c’est toujours mieux de les avoir » dans “son jardin”. Cette année, seul un Nordmann géant sera acheté en dehors, à savoir dans les Vosges. Et ce coin de forêt (800 ha) que la Ville possède, sur les hauteurs du Haut-Koenigsbourg ? « On ne peut rien en faire, c’est géré par l’ONF (Office national des forêts). Il nous est impossible de les couper comme on veut. »
Avoir ces sapins en terre, c’est aussi une question de logique quand la ville se targue d’être « le berceau du sapin de Noël ». « Le but est que tout ce qu’on met en décoration vienne de chez nous. » Y compris tous ces épicéas qui ornent (ou orneront) les rues de la cité.
Ceux-là sont à l’écart, sur un autre terrain, de la Ville également, cette fois dans le Ried. Les plus âgés affichent la vingtaine (d’années). À l’inverse des cousins Nordmann, quand l’un est coupé, il n’est pas remplacé. À terme, la parcelle sera laissée à l’abandon. « Le Ried, ce n’est pas une terre de sapins. »
Par contre, il y fait assez humide pour qu’ils y poussent bien, et plutôt rapidement.
« D’ici 2020, il n’y en aura certainement plus. Là, quand on prélève, on fait surtout attention à élaguer les parcelles, pour laisser plus de places aux autres pour s’épanouir. »
En 2021, année du cinq-centenaire de la fameuse inscription datée du 21 décembre 1521, il y aura un très gros besoin en sapins, épicéas et Nordmann. Photo : franck DELHOMME DNA SELESTAT
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