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J’y crois, j’y crois pas…

Professeur SAPPINUS13 déc. 2020 à 06:00

Après avoir parlé de l’avent et des saints, le professeur Sappinus consacre sa rubrique du dimanche aux légendes du réveillon de Noël. Il est question de bûche, de kougelhopf et d’animaux qui parlent.

Mes amis, s’il y a bel et bien une période riche en traditions, contes et légendes, c’est celle du temps de Noël. Au cœur de l’hiver et de ses frimas, nous avons besoin de nous réchauffer, le corps évidemment assis près de l’âtre – ou du radiateur - mais aussi l’esprit pour éviter d’avoir le moral dans les chaussettes – de Noël évidemment - face aux nuits interminables nous privant de vitamine D. Et ce n’est pas cette fin d’année 2020 qui nous contredira.

La liste des croyances et des superstitions est quant à elle incroyablement dense. Prenons par exemple la bûche ! En effet la nuit de Noël venue, dans certaines chaumières, une bûche de bois était déposée dans la cheminée ou le kachelofa, le traditionnel poêle en faïence, une bûche arrosée parcimonieusement d’eau bénite.


Il se raconte d’ailleurs que la bûche, pour de bons présages, devait tenir tout le temps de la messe de minuit si ce n’est toute la nuit ! Le but de la manœuvre ? Eh bien maintenir la chaleur dans la maison, ce n’est quand même pas sorcier ! Mais la petite histoire nous apprend aussi que les cendres de cette bûche avaient des vertus. Dispersées au début de l’année dans la nature, elles promettaient de belles récoltes.

Conservées dans la maison, elles protégeaient des foudres du ciel et d’une météo orageuse ! Touchons du bois car c’est là que le génie du pâtissier opéra, il créa tout feu tout flamme le biscuit venu remplacer le bout de bois ! Miam !

Le moule à gâteau des trois étrangers

Restons dans le culinaire sans pour autant vous parler de bredele, de baerewecka ou de pain d’épices ! Non, je vous parle du gâteau typique qu’est le kougelhopf. Sa forme pour le moins originale nous vient d’une légende, parmi d’autres, selon laquelle un potier de Ribeauvillé, dénommé Kugel, aurait accueilli trois étrangers de passage en Alsace au temps de Noël.

Pour le remercier de leur avoir offert le gîte et le couvert, les hôtes lui façonnèrent un moule à gâteau en terre cuite reprenant le magnifique paysage de la montagne toute proche, pour y faire lever une pâte avant de l’enfourner – heben, hopfen. A déguster sucré ou salé selon les envies de chacun, le kougelhopf est né ! Zut, j’ai failli oublier… les trois étrangers n’étaient autres que les rois mages !

Tout est possible. Saviez-vous que la nuit de Noël, à minuit précisément, les animaux de nos fermes parlent. Voilà l’âne et le bœuf qui se tape la discute pendant que les fidèles sont à la messe et que d’autres savourent le festin au pied du sapin. Mais un conseil, n’essayez pas d’écouter ce qu’ils racontent ou de les espionner car d’après nos aïeux, cela pourrait porter malheur.

A bon entendeur, salut ! Et que dire de ce vase qui accueille les branches d’arbres fruitiers qui à minuit, en plein hiver fleurissent ? Ou de la rose de Jéricho qui renaît ?

Alors y croire ou pas, peu importe car c’est bien là toute la magie de Noël, faite de vérités, de légendes ou de superstitions, une magie au cœur de laquelle demeurent encore des mystères. Alors à quoi bon vouloir toujours tout comprendre ! Moi j’y crois et une édition complète de votre journal préféré ne suffirait pas à toutes les raconter…

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